A quelques jours du départ en vacances des ministres, le Président de la République, Emmanuel Macron, a voulu remanier « son » gouvernement dirigé par Élisabeth Borne. La volonté affichée était de remplacer les ministres fades ou faibles par des macronistes de combat afin d’affronter les oppositions de droite et de gauche. C’est ainsi que Pap Ndiaye est remplacé à l’Éducation nationale par Gabriel Attal, et qu’aux deux ministres en charge des Personnes handicapées (Jean-Christophe Combe et Geneviève Darrieussecq) sont substituées des politiciennes assez virulentes : les députées Renaissance (ex-LREM) Aurore Bergé et Fadila Khattabi.

La première accède enfin à un portefeuille ministériel : elle espérait cette promotion depuis longtemps. Issue de la droite dure (elle a fait ses classes à l’UNI, groupuscule universitaire connu pour sa violence), d’obédience libérale, elle est coutumière des polémiques politiciennes bien qu’ayant changé de mentor à maintes reprises. La seconde s’est faite connaître lors du débat de la proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites dont elle a consciencieusement saboté l’examen en commission. Ces deux députées ne s’installent pas à la tête du secteur social et handicap pour faire de la figuration, mais pour exécuter les basses oeuvres, c’est-à-dire réduire les dépenses sociales de l’État, accélérer les transferts de charges aux collectivités territoriales, forcer les bénéficiaires de minima sociaux à travailler à n’importe quelle condition, réduire la part du médico-social au profit d’une vie à domicile sans affecter les moyens humains et financiers nécessaires. Ces deux bretteuses ont été nommées pour combattre, non pas en faveur des personnes en difficultés ou vulnérables, mais pour remplir l’objectif de réduction des dépenses publiques. Y parviendront-elles ?

Laurent Lejard, août 2023.

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